La première marguerite

 

Sous un laurier j’ai dormi,

j’ai fait de beaux rêves. Quand je t’ai connu

Je suis devenu fou.

Ces deux amours prenaient différents chemins

qui se retrouvent et s’attendent et

s’embrassent.

Daphné n’est plus un laurier, c’est Daphné et

Apollon s’est soûlé, s’est suicidé et

s’est fané comme les marguerites avec le

vent d’Avent.

Avec soin je sors du carré et du tableau,

Un amour épique que le vent n’emporte pas,

ni le temps qui passe.

Je ne suis plus fâché pour la vendetta,

parce que le cercle de la perfection se ride et

prend un volume impropre avec l’âge.

Elle devient une sphère qui désespère avec angoisse.

La vie est pour les vainqueurs, ce sont des gens bizarres qui devant

la peur pètent et

se trouvent et

trouvent la fuite dans la chasse

en tissant leur filet comme les araignées.

Les perdants nous affrontons la peur

en faisant de l’auto-stop (dans une route obscure),

Le doute

En observant avec toute certitude la hampe du minotaure.

À bientôt tristesse infinie ! Couleur chair charnelle

auberge du mal

j’ancre mes sentiments sincères.

Le cœur a parlé et les lèvres se sont tues.

La parole n’est plus à Gutenberg…

Elle est aux amants de Teruel

Qui dialoguent par signes et affrontent le passé

Et le futur.

Le présent n'est que chansons et coups de pinceau

qui transmettent la jeunesse impressionniste, en suivant

la trace, le sentier, la piste, la marque

archaïque du temps qui passe qui fuit et s’évanouit et que

Cronos ne peut ni retenir ni séparer.

Pour cela, je te fais ce présent,

ce cadeau qui vient du marécage,

caché à la vue aveugle, verticale d’une spirale

depuis la négation la plus absolue de l’être  j’écris des vers à Electre,                            

 à la fille d’Agamenon                 

que j’aime infiniment.

 

Carlos Chatham   20-5-2003

TENORIO